89 ans. Ce chiffre s’imprime comme une date sur la pellicule du cinéma anglais et américain : Joan Collins s’est éteinte, mais ses rôles, ses mots et son élégance n’ont pas dit leur dernier mot. Actrice adulée, plume acérée, chroniqueuse au regard affûté, Collins a traversé les décennies sans jamais effacer son nom du générique.
Qui est Joan Collins ?
Le 23 mai 1933, à Londres, naît Joan Collins. Rien d’ordinaire dans ce berceau : son père, impresario reconnu, fait déjà tourner les projecteurs sur la vie de famille. Dès l’enfance, Joan est plongée dans l’univers du théâtre. À seulement 9 ans, elle foule la scène dans « Une maison de poupée » d’Henrik Ibsen. Premier rôle, premier choc, premier goût d’une passion qui ne la quittera plus.
Encouragée par cette révélation, elle pousse la porte de la Royal Academy of Dramatic Arts. Joan s’y distingue rapidement. Les réalisateurs londoniens la remarquent, séduits par son énergie et sa détermination. À 18 ans, elle reçoit déjà ses premières offres pour le cinéma. Tout s’accélère : la jeune femme s’apprête à faire ses débuts à l’écran, portée par une ambition qui ne faiblira jamais.
Que retenir de la carrière professionnelle de Joan Collins ?
Joan Collins a endossé plusieurs costumes au fil de sa vie : actrice, auteure, chroniqueuse. Mais c’est devant la caméra qu’elle s’impose d’abord. Frank Launder lui confie un premier rôle dans « Lady Godiva Rides », et Joan s’y révèle brillante. De fil en aiguille, elle décroche d’autres personnages sous la direction de réalisateurs prestigieux.
En 1954, elle franchit un cap décisif : Hollywood l’appelle pour « La Terre des Pharaons ». Elle signe alors avec la Fox, s’ouvre les portes des studios américains et multiplie les collaborations avec les figures majeures du cinéma. Sa carrière atteint un sommet. Mais la route n’est jamais toute tracée.
Un différend éclate avec la Fox quatre ans plus tard. Joan refuse plusieurs propositions, parmi lesquelles un rôle de Cléopâtre dans un film de John Mankiewicz, un choix qu’elle regrettera. Le contrat est rompu en 1962, marquant la fin d’un âge d’or et le début d’une période plus incertaine.
La suite la conduit vers l’Italie, où Ettore Scola l’intègre à ses projets. Joan apparaît alors dans plusieurs séries B, vite éclipsées par le temps. Sa notoriété s’essouffle durant près de deux décennies. Puis, en 1981, le destin bascule de nouveau : « Dynastie » la propulse en tête d’affiche. Elle y incarne son personnage durant plus de 190 épisodes, retrouvant une popularité massive auprès du public.
Quels sont les réalisations de Joan Collins ?
On se souvient de Joan Collins pour ses rôles marquants au cinéma et à la télévision, mais sa créativité ne s’arrête pas là. Elle s’est également illustrée dans un autre domaine : l’écriture. Au milieu des années 1980, alors que sa carrière reprend un nouvel élan, elle décide de raconter son histoire. Son autobiographie, « Passé Imparfait », voit le jour et sera publiée en France deux ans plus tard.
Ce livre révèle un talent inattendu : Joan Collins écrit avec la même intensité qu’elle joue. En 1989, elle publie « Saga », un roman qui devient rapidement un best-seller. D’autres titres suivront, témoignant de sa capacité à se réinventer : « Prime Time », « Infamous », « Too Damn Famous »… Chacun de ces ouvrages ajoute une nouvelle facette à son parcours, confirmant que la carrière de Collins ne se limite pas à l’écran.
Qui est l’époux de Joan Collins ?
La vie privée de Joan Collins n’a jamais été un secret. Elle a connu cinq mariages, chacun laissant sa marque dans son existence. D’abord avec Maxwell Reed : ils affichent leur bonheur pendant cinq ans, avant de prendre des chemins séparés. Puis Anthony Newley, avec qui elle aura deux enfants, mais dont l’union s’achève en 1971 alors que sa carrière connaît des turbulences.
En 1972, Joan se lance dans une nouvelle histoire avec Ronald S. Kass, donnant naissance à une fille. Là encore, le mariage prend fin, en 1984. Son quatrième époux, Peter Holm, partage sa vie seulement deux ans. Enfin, en 2002, Joan épouse Percy Gibson, de plus de trente ans son cadet. Ce couple atypique déjoue bien des pronostics et s’affiche soudé malgré les différences d’âge.
Joan Collins laisse derrière elle un héritage éclatant, riche de succès et de rebondissements. Sa trajectoire, marquée par la ténacité et le goût du risque, inspire celles et ceux qui refusent de rentrer dans les cases. À chacun de ses choix, la certitude que l’aventure continue, bien au-delà du rideau tombé.

